mardi 4 novembre 2008

SANITAIRES

L'INWEH, branche canadienne de l'université des Nations Unies, a rendu un rapport le 20 octobre qui estime que la méthode la plus simple pour réduire la pauvreté et améliorer la santé des déshérités est de construire des toilettes. 
Cela peut sembler surprenant et pourtant les maladies diarrhéiques tuent environ 1,8 million personnes chaque année. L'on estime que 88% de ces affections ont pour origine un manque d'hygiène. Les enfants dont 5 000 meurent chaque jour, paient le plus lourd tribut.
Si l'accès à l'eau potable progresse "on est loin du compte" pour les sanitaires.
Dans le monde 2,5 milliards de personnes utilisent des toilettes qui n'offrent aucune garantie contre le développement de maladies liées aux matières fécales. Et 1,2 milliard doivent déféquer dans la nature...
En Inde, dans les zones rurales, moins de la moitié des écoles disposent de latrines. Une économiste franco-indienne SHYAMA RAMANI (INRA-Ecole polytechnique) a décidé de monter un projet humanitaire. Elle est allée dans un village loin de tout pour rencontrer les femmes de ce village et leur a demandé ce qui leur serait le plus utile. Elles ont répondu: des toilettes! A la suite de ce voyage cette chercheuse, avec des étudiants de Grenoble et Besançon , a tenté de les aider. Une association "Friend-in-need.org" a été créée. Il a fallu trouver la technologie la mieux adaptée à cette région souvent inondée. L'ECOSAN, un système écologique développé  par un ingénieur britannique qui permet de séparer fèces et urine et leur recyclage a été choisi. 350 toilettes ont été installées  pour 1 400 familles. 
Mais il fallait que ces installations soient utilisées, ce qui n'est pas toujours le cas pour celles installées par les ONG. Il fallait notamment vaincre les réticences des hommes  qui voyaient les WC comme une "menace pour leur virilité"!! Des concours ont été organisés pour la tenue et l'innovation des toilettes dotés de prix représentant 1 mois et demi de salaire. Mais il fallait que les hommes utilisent ces WC. Maintenant les habitants se sont appropriés ces WC et leur village faire figure de modèle.
GANDHI estimait que le développement des sanitaires était un objectif plus important que l'indépendance. Madame RAMANI espère pouvoir transposer cette expérience sur d'autres territoires dont l'Afrique. Mais elle est scandalisée par le retard de l'Inde, estimant que les élites n'ont pris que tardivement conscience de ce problème.
Quand j'ai lu l'article que je résume ici, j'ai été très surprise. Il est vrai que cela ne fait pas partie des questions que l'on se pose. Et pourtant, si nous, payas, il faut rappeler sans cesse les règles de base de l'hygiène, combien il doit être plus difficile de les appliquer dans ces pays. Et pourtant l'Inde va devenir l'un des pays les plus importants au monde, même devant la Chine.

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