Il est souvent difficile de parler du passé à des enfants, mais il faut le faire, car souvent, des années plus tard, ils se souviennent.
J'en veux pour preuve mon expérience personnelle.
Lorsque j'étais toute petite, j'étais souvent chez mon grand père maternel, avec mes cousins. Il y avait aussi très souvent l'oncle Georges, invalide, ayant participé à VERDUN. Il parlait tout le temps de la guerre. Nous, les enfants, nous en avions un peu assez de l'entendre nous parler, de l'horreur, du froid, de la boue, de l'humidité et surtout du bruit.
Mon grand père avait promis de nous emmener à VERDUN, mais il est mort avant d'avoir pu le faire. Il faut dire que mes grands parents maternels étaient lorrains.
Bien des années plus tard, j'ai eu l'occasion d'aller à VERDUN avec les anciens combattants de VILLERS.
Devant la "tranchée des baïonnettes", sans réfléchir, j'ai dit à la guide: "ce n'était pas comme ça à l'origine". Elle m'a regardée surprise, et m'a répondu: "vous n'avez pas pu la voir avant". En fait c'était vrai, mais j'en avais tellement entendu parler, que je savais exactement comment c'était au début. J'avais aussi vu des dessins, des livres etc..Et c'est là que je me suis rendue compte, qu'il n'y avait plus personne dans la famille pour en parler.
Il faut donc parler aux enfants, ils finiront par se souvenir. Il faut les emmener aux manifestations devant le Monument aux Morts. Depuis toute petite, j'y suis allée. Nous apprenions la Marseillaise. Ne pas faire de ces hommes de "super héros". C'étaient des hommes qui se sont battus par ce que leur pays le demandait, mais, ils avaient peur, ils ont énormément souffert et ceux qui en sont revenus ont été marqués à jamais. Ils voulaient la Paix.
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