lundi 30 avril 2012

Déportés

Dernier dimanche d'avril, jour consacré au souvenir des déportés. Pour une fois nous n'avions pas de musique. Les musiciens étaient partis se produire ailleurs. Il pleuvait beaucoup, mais la pluie s'est arrêtée le temps de la cérémonie. Il y avait une toile de tente pour protéger le maire actuel pendant la lecture de son discours. Il craignait sans doute de fondre.

Cette journée et les discours, (message des associations des déportés et du maire actuel) m'ont incitée à rechercher des informations plus complètes sur cette partie de notre histoire, que finalement nous  connaissons imparfaitement. Les récentes recherches en la matière font état de 86 827 personnes déportées  de France. 

Si la volonté d'extermination des juifs nous est bien connue, car ce sont eux qui représentent le nombre le plus important, nous ignorons généralement plus le nombre des autres déportés. 

La déportation des tsiganes vivant en France ne semble pas avoir été  systématique, contrairement au reste de l'Europe, puisque le chiffre de 220 000 victimes en Europe est avancé. Ils étaient considérés comme "inférieurs, asociaux, fainéants".

On parle aussi de la déportation des homosexuels. Difficile d'avoir un chiffre, car à cette époque, peu de personnes se définissaient comme telles. Mais on peut considérer qu'un grand nombre a été déporté, comme juif et, ou résistant.

Des gaullistes, des communistes, des francs maçons ont  aussi fait  partie des personnes déportées, sous l'étiquette "déportés politiques".

Pour différencier tous ces prisonniers, il y avait un système de marquage, l'étoile jaune, mais aussi, c'est moins connu des triangles de diverses couleurs.

On se dit que pour avoir mis au point un tel système, il faut être fou à lier. Mais ce serait bien trop simple.

La question qui me taraude, c'est comment une telle organisation de meurtres de masse a-t-elle pu exister, finalement sans trop difficultés. Car ce n'est pas l'œuvre d'une seule personne, mais de milliers d'individus qui y ont participé, ne serait-ce qu'en ne faisant rien.

Le livre dont je vous ai parlé vendredi, retrace bien l'origine de ce totalitarisme, qui remonte selon lui à la première guerre mondiale, et a été aggravé par la crise de 1929. Le cheminement parallèle de la montée implacable du nazisme et du stalinisme y est parfaitement décrit. Ainsi que la volonté d'exterminer tout ce qui pouvait se mettre en travers du chemin.

Pour l'un, tout est de la faute du capitalisme, et pour l'autre ce sont les juifs qui sont responsables de tous les malheurs du pays.  

Ce sont les habitants des pays entre les deux qui seront les plus sacrifiés. Durant la période pendant laquelle, à la fois Hitler et Staline seront au pouvoir, selon cet historien, plus de gens auront été tués en Ukraine que partout ailleurs, dans les "terres de sang", en Europe ou dans le monde.

Il ne faut rien oublier.






1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le mot "résistant" est un très beau mot, il veut tout dire, il contient tout du meilleur de l'homme. Il ne veut pas dire braver la loi ou l'ordre, il veut dire s'opposer à ce que la loi ou l'ordre de la loi soit bafoués.Il peut coûter cher à ceux qui s'en affublent et réunit de ce fait peu de partisans car les manières et les discours à contre courant de l'air du temps sont sanctionnés. Il est plus aisé de se fondre dans le moule.
Il y a des déportés lorsque les gens privilégient leur intérêt personnel , leur petit confort de vie, leur image brossée et dorée, leur carrière plutôt que de résister et alors qu'il faudrait impérativement résister comme quelque chose qui apparaît être un devoir d'homme qui se respecte et quoiqu'il lui en coûte.
Pour moi plus que les politiques appliquées, c'est la lâcheté face à ces politiques qui cause tout le mal.