mardi 18 octobre 2011

Misère

Hier c'était la journée du refus de la misère. Pourquoi une journée ? Ne devons-nous pas nous préoccuper du sort des plus démunis les autres jours ?

En juin, la commission européenne a annoncé que le PEAD, (programme d'aide aux plus démunis) serait réduit. Cette réduction intervient à la suite d'un arrêt de la Cour de Justice Européenne, suite à une plainte déposée par l'Allemagne.

Au départ, cette aide consistait surtout en surplus de l'agriculture. Mais au fil des années il y eut moins de surplus, et pour compenser la règlementation permettait à l'U.E d'acheter directement des produits.

Depuis plusieurs années, c'est ce que relate Le Monde du 20/9/2011, ces achats sont devenus plus importants, et depuis plusieurs années 7 pays (Allemagne, Royaume Uni, Suède, Danemark, Pays-Bas, Autriche, République tchèque) ont estimé que cela ne devait pas relever de la PAC, mais seulement des états.

D'où l'inquiétude des associations qui distribuent des denrées alimentaires à 13 millions de personnes en Europe. Une réunion des ministres de l'agriculture devait avoir lieu en septembre pour trouver une solution, en attendant la reforme de la politique agricole commune, en 2014. Pas de résultat.

La France insiste pour que ces pays prennent leurs responsabilités. Se voulant optimiste, le président de la Fédération européenne des banques alimentaires, dans un entretien avec Le Point du 22/9, ne croit pas  qu'il puisse y avoir réellement une pénurie de denrées, mais ces tergiversations pourraient amener du retard dans l'approvisionnement et c'est ce que redoutent beaucoup les associations. 

Il faudra donc être particulièrement conscients de ces difficultés quand les associations feront appel à nous, lors d'une prochaine collecte.

Il y a souvent de grands donneurs de leçons dans notre pays, mais ce ne sont pas toujours les plus actifs. Lors d'une dernière collecte, pendant mes heures de présence, j'ai pu constater que le fils d'un élu bien pensant avait refusé de prendre le sac pour acheter quelques denrées, et était ressorti un peu plus tard après s'être offert une bouteille d'alcool et des biscuits. 

Toujours le "faites ce que je dis, pas ce que je fais". 

Pourtant, au cours de ces collectes, j'ai pu constater que des personnes aux revenus très modestes, mettaient un point d'honneur, à participer. 

Et heureusement, la majorité de nos concitoyens est très généreuse, sans tenir de grands discours. 

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