dimanche 27 mars 2011

FN

Les médias et les partis politiques traditionnels sont en ébullition à cause du FN.

Et pourtant depuis des années, les mêmes discours sont entendus, et peu semblent réfléchir calmement au pourquoi de la montée en puissance de ce parti.

C'est un sujet qui me préoccupe depuis très longtemps. En 1998, agacée par les cris d'orfraie de nos socialistes locaux après les élections régionales, qui ne faisaient qu'insulter sans proposer de solution,  sauf le "votez pour moi, et  tout ira mieux", j'avais préparé un texte, "pour essayer de comprendre". 

Ce texte était un résumé de mes nombreuses lectures et de mes recherches, et je l'avais envoyé au maire socialiste. Je n'ai obtenu aucune réponse. Il faut dire que ce texte remettait certaines vérités à leur place, ce qui fait rarement plaisir.

J'ai relu ce texte, et malheureusement, je ne vois rien à modifier. À l'époque, en particulier, Pascal Perrineau, directeur du CEVIPOF avait publié une "radiographie des électeurs du front national" qui battait en brèche beaucoup de lieux communs, je m'en étais beaucoup inspirée. 

J'écrivais dans ce texte : " la France n'est plus, pour des millions de gens, le pays du bonheur tranquille. Ils le disent, ils le manifestent, mais personne parmi les dirigeants ne les écoute vraiment. L'évolution de l'abstention le prouve. Il n'y a pas de désintérêt pour la politique, mais il y a une crise des partis dits de gouvernement et de la représentation politique."

Et je terminais par : " La France est obsédée par son passé, d'où la tentation d'adopter une posture historique : au moins moi, j'aurais résisté. Mais la vie politique n'est pas une question de posture, et chaque époque impose à ceux qui la vivent, des tâches inédites. Au lieu de prendre date et de faire sa toilette pour la postérité, il nous incombe modestement et prosaïquement de faire perdre des voix au FN sans lui faire de concessions idéologiques."

Le FN est le miroir de nos faiblesses, de nos erreurs et de notre incapacité à répondre aux attentes de nos concitoyens. C'est très bien de diaboliser le FN, mais pour ma part, je crois qu'il vaut mieux analyser. Bismark disait : " L'indignation n'est pas un sentiment politique." C'est un sentiment moral très respectable, mais il vaut mieux agir.  C'est plus facile d'aller brailler dans la rue ou sur les ondes, que de retrousser ses manches.

Toujours en 1998 j'écrivais : "le FN doit être combattu par des moyens démocratiques, par la discussion argumentée. Ce ne sera pas facile et très long, mais c'est la seule solution."

13 ans plus tard, nous en sommes au même point, et le FN progresse dans les esprits. Pas de quoi se vanter. 

Les grecs anciens affirmaient que la démocratie ne peut fonctionner que grâce au savoir, à la connaissance et à l'intelligence, et nous, Français qui nous targuons de notre prééminence culturelle, nous nous vautrons dans les lieux communs, les mots creux et la non pensée, quand ce n'est pas l'anathème et les insultes.

Et je n'ai pas dit autre chose, lors de la dernière réunion de la Ligue des droits de l'homme, qui a finalisé la création de la section de Villers.

On commence quand ?





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