Gentillesse

Le dossier du mois de juin du mensuel PSYCHOLOGIES, traite de la gentillesse.

C'est une qualité souvent dévaluée, qui serait cependant, selon le mensuel, une marque de courage de la part des gentils, pourtant si souvent considérés comme des faibles et des"neuneus". Ou bien quand ces qualificatifs ne peuvent s'appliquer, c'est la défiance qui prime! Un exemple:

Au début du dernier mandat, j'avais pris l'habitude de souhaiter les anniversaires des élus du groupe, soit par mail, soit en laissant un mot dans leur casier.

Je souhaite souvent les anniversaires, même ceux de personnes  qui ne me sont pas proches, pour peu que je connaisse la date. C'est ainsi qu'il m'est arrivé de souhaiter l'anniversaire de personnes venues voter, simplement, parce qu'en contrôlant leur identité, j'avais vu, que ce jour de vote était aussi celui de leur anniversaire. J'ai cette habitude, car née un 11 novembre, et passant la plupart de mes anniversaires avec notamment les anciens combattants, on me souhaite souvent cet anniversaire.

Donc je souhaitais les anniversaires, jusqu'à ce que l'un de mes futurs ex-collègues me dise, au cours d'une discussion: "on se demande ce que ça cache et où tu veux en venir en faisant cela".

De surprise, je me souviens en être restée sans voix: comment une chose aussi anodine, pouvait-elle être ainsi transformée? Il fallait vraiment avoir l'esprit bien troublé pour y voir autre chose  qu'un geste amical. D'autant que je n'ai pas l'habitude de faire des périphrases, ou d'utiliser des circonlocutions pour dire ce que j'ai à dire. 

Si nos ex petits camarades, ont vu malice, à un simple "bon anniversaire", pas étonnant qu'ensuite ils aient transformé des discussions sur tel ou tel sujet en tragédie. Et aient préféré la calomnie plutôt que l'explication franche et nette.  

Tout cela n'était qu'un épiphénomène, et comme dit le proverbe chinois: "Si tu restes assez longtemps assis sur la rive du fleuve, tu verras passer le corps de ton ennemi".

Et je n'ai plus souhaité les anniversaires.