vendredi 10 octobre 2008

Premier mandat

J'étais engagée, mais j'ai toujours refusé d'être embrigadée, c'est pourquoi mon passage à l'UDF fut très bref. Je suis allée à quelques colloques, congrès et autres, et franchement cela ne m'a pas convaincue. Je crois sincèrement que les partis ne servent à rien pour des élections locales, et que c'est uniquement la valeur de la personne qui doit compter, quelle que soit son opinion au niveau national.
La période n'était pas facile: la gauche avait gagné les présidentielles de 1981, ce qui nous a valu quelques phrases mémorables, comme :"la France est passée des ténèbres à la lumière"J.LANG, ou " vous avez juridiquement tort car vous êtes politiquement minoritaires" LAIGNEL, ou encore mieux: "il ne faut pas dire que l'on va couper des têtes, mais dire lesquelles et tout de suite"QUILES. Mais la gauche avait perdu les cantonales de 1982, et nous étions en pleine bataille idéologique. Les campagnes électorales n'étaient pas aussi calmes que maintenant. Il y avait quelques agités dans les équipes de colleurs.
Pour ma part, n'ayant jamais considéré les campagnes électorales comme une guerre, je refusais d'aller distribuer des tracts la nuit, et j'ai commencé à distribuer le jour, partant du principe que nous étions en démocratie et que chacun a le droit de s'exprimer librement en respectant les autres. Nous étions deux femmes a faire cela, mais petit à petit avec les années, tout le monde a suivi.
La première fois que j'ai fait cela, je distribuais dans le quartier où habitait le responsable du parti communiste, qui lui était un vieux routier des campagnes électorales, et il m'avait vue venir. Il m'attendait devant sa porte. Je n'étais pas très rassurée, et je faisais un détour pour l'éviter, quand il m'a interpellée en me disant "alors je n'y ai pas droit". J'ai donc traversé et suis allée lui donner mon tract en main propre. Dès ce moment là, nous avons sympathisé, et nous avons souvent discuté ensemble et je garde un très bon souvenir de cet homme là, aujourd'hui décédé.
Le maire avait pris la décision d'embaucher un chef de cabinet, ce qui ne s'était jamais fait, et n'a plus été fait depuis. Une pièce de la mairie avait été refaite pour lui permettre d'avoir un bureau, et comme c'est souvent le cas à VILLERS, les bruits les plus fantaisistes courraient sur le coût de ce bureau. J'ai voulu en avoir le coeur net, et je suis allée demander copie des factures au maire. Je n'ai pas eu gain de cause, et on m'a même dit que j'étais pire que les communistes.
Il fallait du courage pour tenir tête à ce maire là. N'ayant pas obtenu de réponse satisfaisante, quand est arrivé le moment du vote du budget, je me suis abstenue. J'aurais lancé une bombe que je n'aurais pas fait plus de bruit. 
Le plus extraordinaire a été le comportement de mes collègues. À croire que j'avais la peste. 
Mais j'ai obtenu les informations demandées. 
C'était à cette époque que le maire, qui était aussi au conseil régional, dont il allait devenir le président l'année suivante, avait créé avec d'autres "l'UNION POUR LA PICARDIE".
Un séminaire était organisé à VILLERS, j'y suis allée, mais personne ne voulait s'asseoir à côté de moi ( craignant sans doute de fâcher le maire). Stoïque, j'ai fait comme si de rien n'était, et le maire se rendant compte de ce qui se passait est venu s'installer près de moi, et c'est ainsi que je suis sur la photo qui orne le fascicule de présentation. Je n'ai pu m'empêcher de rire en voyant la tête de certains, mais il faut dire que ce maire, était d'un autre niveau, et très intelligent. J'ai beaucoup appris avec lui.  

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