mardi 5 février 2013

Visite ministérielle

Vendredi matin, un appel du secrétariat général m'informe officiellement de la visite de la ministre de la réussite scolaire, et m'invite à y participer. Ce que j'accepte bien évidemment.

À quoi devons-nous ce subit revirement ? Nous n'avons pas reçu d'invitation, mais qu'importe, ne chipotons point. Pour une fois que le maire se souvient de notre existence.

La ministre qui faisait un tour dans l'Aisne, pour essayer de convaincre les élus et les enseignants du bien-fondé de cette réforme, a fini son tour par notre ville, et l'école Léo Lagrange.

Elle était accompagnée du directeur d'académie et de l'inspecteur de l'éducation nationale. De l'inévitable député, ainsi que du député Dosière.

Avocate, c'est une femme sympathique, qui sait parler, et qui vante les mérites de cette réforme avec conviction devant un parterre d'élus, enseignants et autres personnes concernées, très dubitatives. C'est le moins que l'on puisse dire .....

L'idée générale est qu'il y a beaucoup trop d'échecs scolaires dans notre pays. Actuellement nos enfants n'ont que 144 jours d'école, contre 190 en moyenne dans d'autres pays européens et même 208 en Allemagne. 

Le résultat est qu'il faut caser un programme chargé dans trop peu de temps.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Je crois que l'on a trop souvent privilégié l'intérêt des enseignants, des parents et les intérêts économiques, au détriment des enfants. Les médecins, les chronobiologistes font ce constat depuis longtemps. 

En 2008, la réforme avait supprimé l'école le samedi matin, en raison, à ce qu'il paraît, des familles recomposées. Les vacances ne font que s'allonger pour permettre une optimisation des lieux de vacances .....

Cinq ans après on revient sur cette réforme. Il n'y a pas de quoi en faire une révolution. 

Résultat de trop d'heures de cours et pas assez de jours d'école, nous sommes très loin dans le classement des performances éducatives, nous sommes 29ème sur 45 pays avec 520 points, soit en dessous de la moyenne européenne qui est de 534.

Cette mini réforme qui semble de bon sens, et devrait faire l'objet d'un consensus, braque les enseignants, les collectivités qui trainent les pieds, et les parents hésitants.

Il est évident que cela va coûter de l'argent aux villes, donc aux contribuables, que cela va demander un effort d'organisation. Des transports scolaires à revoir, des intervenants à trouver. On peut faire appel à des associations, à des personnes sans emploi mais qui ont des qualifications, etc...

Je suis bien certaine que l'on peut trouver l'argent en supprimant quelques dépenses inutiles ou excessives. Si l'on veut on pourra.

Cependant, la ministre qui est d'accord sur les difficultés, estime que pour la rentrée 2013, si tout n'est pas au carré, cela pourra s'affiner en cours d'année. 

Elle insiste sur l'intérêt qu'il y a pour les enfants à ce que cette réforme si minime, soit appliquée dès cette année. Il est vrai que tous les enfants en fonction de leur appartenance familiale n'ont pas les mêmes atouts de départ. Il faut donc corriger les écarts le plus possible. 

Pour Villers, je ne sais quelle sera la décision. Naïvement je pensais que si la ministre venait, c'était en raison de notre engagement dans ce sens.

J'ai posé la question au maire actuel, à la fin de la réunion. Il va consulter les directeurs d'école !!! Je ne l'ai pas senti très enthousiaste....

C'est le monde à l'envers, moi qui suis dans l'opposition, je suis pour cette toute petite réforme, mais je n'ai pas senti une grande adhésion hier.

Peut-être qu'ensuite il sera possible d'aller plus loin dans l'intérêt des enfants. 

En attendant, nouvelle grève annoncée des enseignants.

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