dimanche 26 avril 2009

Déportés

Aujourd'hui, journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation.

Depuis 1954, le dernier dimanche d'avril est consacré au souvenir de la déportation. Le but étant d'éduquer afin que plus jamais une telle horreur se reproduise.

C'est pour cela que c'est triste que nous soyons aussi peu nombreux autour des anciens déportés de Villers, pour cette journée du souvenir. En 2007, j'avais représenté le maire, absent pour raisons professionnelles, et j'avais donc préparé une allocution pour ce jour-là:"

"Restez vigilants : c’est ce que nous demandent les associations de déportés.

Nous aurions pu croire que la mémoire de ces atrocités, de cette négation de l’individu en raison de ses origines, de ses pensées, de sa philosophie de vie, nous aurait amenés, à affirmer une volonté sans faille, de paix et de fraternité. Nous en sommes encore loin.

Qu’était donc devenu l’homme, pour décider d’envoyer tant et tant d’hommes, de femmes et d’enfants, à la mort, leur « solution finale », par  la torture, les exécutions sommaires, les chambres à gaz, simplement par ce qu’ils ne correspondaient pas à leurs critères.

Ce n’était pas seulement s’octroyer le droit de vie et de mort sur l’autre, mais également, et surtout, le déni de toute humanité chez cet autre, en raison de sa culture, de sa couleur de peau, de ses choix de vie.

Croyez vous réellement que cela  puisse ne plus arriver ?

Croyez-vous réellement que nous soyons immunisés contre cette haine et ce refus de l’autre ?

Croyez-vous réellement que nous serions capables, comme d’autres l’ont fait, de tout quitter, au péril de notre vie, pour lutter contre la barbarie ?

Je voudrais le croire, mais regardons autour de nous, écoutons : tous les jours nous entendons des paroles de rejet, d’intolérance, le refus d’accorder à  l’autre les libertés que l’on s’octroie.

Restez vigilants, nous disent ceux qui ont connu l’horreur absolue. Soyons donc vigilants et agissons, car nous devons vivre ensemble. Nous sommes tous des humains avec les mêmes droits  et les mêmes devoirs.

N’ayons pas peur de nous élever contre ceux qui utilisent le mensonge, la calomnie, l’anathème pour imposer leurs choix.

N’ayons pas peur : résistons à la peur de l’autre, gardons la capacité de nous révolter contre toutes les injustices et toutes les discriminations, d’où qu’elles viennent. Acceptons que l’autre soit différent, respectons-le, comme nous attendons du respect de sa part.

Peut-être qu’alors, un jour, nous pourrons nous réunir, ici, dans ce lieu symbolique du martyr des uns et  des sacrifices de nos aînés, et dire enfin : « plus jamais cela » et que ce soit enfin « la vérité »."


 

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