lundi 9 août 2010

Politique

Tout jeune encore, à mes débuts, je me suis, comme à peu près tout le monde, jeté avec fougue dans la politique : j'y ai éprouvé bien des déboires. Au lieu de la réserve, du désintéressement, du mérite, c'étaient l'audace, les largesses, la cupidité qui régnaient souverainement. Ce spectacle m'était odieux, car je n'avais pas l'habitude du mal; mais ma jeunesse, séduite par l'ambition, était faible devant de tels vices et m'y retenait ; et, si je n'approuvais pas la mauvaise conduite des autres, néanmoins un même désir des honneurs m'entraînait et m'exposait, comme eux, aux méchants propos et à la haine.

Le texte ci-dessus a été écrit par SALLUSTE, qui faisait une carrière militaire en même temps qu'une carrière politique. Élu préteur en 47 avant J.C. il reçut, par César, le gouvernement de NUMIDIE. Puis après la mort de César, il devint historien. Ce texte est extrait de " La conjuration de CATILINA".

On pourrait écrire la même chose aujourd'hui. Nous croyons inventer le monde, mais l'homme n'a pas beaucoup changé depuis des siècles.

Si seulement nous devenions meilleurs. On peut toujours rêver....

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