vendredi 27 avril 2012

Convergence

Depuis peu, je lis, à petites doses (et pour cause, c'est effrayant), le livre d'un historien américain, "Bloodlands". Il vient de paraître en France, sous le titre : "Terres de sang.  L'Europe entre Hitler et Staline" aux éditions Gallimard. 

Le supplément livres du Monde en fait état aujourd'hui. Ce livre retrace la période 1933/1945 à l'est de la Pologne, l'Ukraine, la Biélorussie. Selon l'auteur, Timothy Snyder, professeur à Yale, ce territoire fut le théâtre des pires tueries collectives du continent. "le chevauchement de deux systèmes totalitaires a laissé 14 millions de victimes, affamées sur ordre, tuées ou gazées, vivant dans leur chair la convergence entre communisme et nazisme.

L'auteur renvoie dos à dos, ces deux totalitarismes. C'est accepté maintenant dans la communauté des historiens, alors qu'il y a encore quelques années, cette thèse aurait choqué en France. Et pourtant les archives polonaises, russes et ukrainiennes, maintenant libérées montrent bien qu'à partir de 1938, Staline choisissait des populations ethniques : Polonais, Ukrainiens, puis ensuite à partir de 1945, les juifs, et qu'il y a bien convergence entre le nazisme et le stalinisme. Ce n'est plus contestable.

Depuis très longtemps, mes lectures m'ont amenée à cette certitude : il faut faire l'Europe, pour que plus jamais cela.

Et quand je vois combien est malmenée cette notion d'Europe, au cours de cette campagne électorale, j'avoue que cela me fait peur. Même si notre Europe n'est pas encore aboutie, c'est un progrès. Au lieu de vivre frileusement repliés sur nous, nous devrions travailler à une meilleure harmonie entre européens.

Plus de 30 % des électeurs ont voté pour des partis qui, à des degrés divers, rejettent l'Europe, l'euro, veulent fermer nos frontières et nous replier sur nous-mêmes, il y a de quoi craindre que le prochain président, quel qu'il soit subira de telles pressions de ceux qui auront voté pour lui, mais sans adhérer à ses choix, qu'il aura beaucoup de mal à diriger le pays.

Car si l'on compte bien, les vrais adhérents au gagnant sont les moins de 30% qui auront voté pour lui au premier tour.

Est-ce qu'il ne serait pas temps, après la campagne, de travailler ensemble pour réussir, en France et en Europe. On ne pourra plus retourner en arrière, et vivre comme au siècle dernier. Même les pays émergents se libèrent, les informations commencent à circuler partout, on ne peut qu'avancer.

Même si notre système électoral actuel favorise la division en deux camps, il faudra bien, un jour grandir un peu, pour enfin créer un vrai centre en unissant les modérés, respectueux les uns des autres et ne cherchant pas à imposer  un camp contre l'autre, ce qui ne mène à rien de bon.




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