Dernier dimanche d'avril, jour consacré au souvenir des déportés. Pour une fois nous n'avions pas de musique. Les musiciens étaient partis se produire ailleurs. Il pleuvait beaucoup, mais la pluie s'est arrêtée le temps de la cérémonie. Il y avait une toile de tente pour protéger le maire actuel pendant la lecture de son discours. Il craignait sans doute de fondre.
Cette journée et les discours, (message des associations des déportés et du maire actuel) m'ont incitée à rechercher des informations plus complètes sur cette partie de notre histoire, que finalement nous connaissons imparfaitement. Les récentes recherches en la matière font état de 86 827 personnes déportées de France.
Si la volonté d'extermination des juifs nous est bien connue, car ce sont eux qui représentent le nombre le plus important, nous ignorons généralement plus le nombre des autres déportés.
La déportation des tsiganes vivant en France ne semble pas avoir été systématique, contrairement au reste de l'Europe, puisque le chiffre de 220 000 victimes en Europe est avancé. Ils étaient considérés comme "inférieurs, asociaux, fainéants".
On parle aussi de la déportation des homosexuels. Difficile d'avoir un chiffre, car à cette époque, peu de personnes se définissaient comme telles. Mais on peut considérer qu'un grand nombre a été déporté, comme juif et, ou résistant.
Des gaullistes, des communistes, des francs maçons ont aussi fait partie des personnes déportées, sous l'étiquette "déportés politiques".
Pour différencier tous ces prisonniers, il y avait un système de marquage, l'étoile jaune, mais aussi, c'est moins connu des triangles de diverses couleurs.
On se dit que pour avoir mis au point un tel système, il faut être fou à lier. Mais ce serait bien trop simple.
La question qui me taraude, c'est comment une telle organisation de meurtres de masse a-t-elle pu exister, finalement sans trop difficultés. Car ce n'est pas l'œuvre d'une seule personne, mais de milliers d'individus qui y ont participé, ne serait-ce qu'en ne faisant rien.
Le livre dont je vous ai parlé vendredi, retrace bien l'origine de ce totalitarisme, qui remonte selon lui à la première guerre mondiale, et a été aggravé par la crise de 1929. Le cheminement parallèle de la montée implacable du nazisme et du stalinisme y est parfaitement décrit. Ainsi que la volonté d'exterminer tout ce qui pouvait se mettre en travers du chemin.
Pour l'un, tout est de la faute du capitalisme, et pour l'autre ce sont les juifs qui sont responsables de tous les malheurs du pays.
Ce sont les habitants des pays entre les deux qui seront les plus sacrifiés. Durant la période pendant laquelle, à la fois Hitler et Staline seront au pouvoir, selon cet historien, plus de gens auront été tués en Ukraine que partout ailleurs, dans les "terres de sang", en Europe ou dans le monde.
Il ne faut rien oublier.